Aux sources de la philosophie africaine
Ses recherches sur l’art africain se nourrissent d’une connaissance intime du patrimoine culturel et philosophique du continent. Alphonse Tierou est issu de l’une des grandes familles héritières des Masques de Sagesse. Son père, Dji Pascal, joua aussi un rôle actif dans la marche vers l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Leader influent, Dji Pascal fut ensuite une cheville ouvrière de la construction du pays, relayant, de façon officielle, les attentes de la population originaire de l’Ouest ivoirien auprès de l’Etat central.
Très tôt, Alphonse Tierou côtoie de hauts dignitaires ouest-africains. Avant d'entrer à l'Institut National des Arts d'Abidjan, il apprend le Temoa et le Tê (dialectique et rhétorique africaines), auprès d’orateurs reconnus et de grands chefs coutumiers tels Babia Jean, Gbela Bla ou Yéhoué Bernard.
De la théorie à la pratique de la danse
Son projet Pour une Danse Africaine Contemporaine, fruit de ses travaux théoriques et de son enseignement pratique, a donné naissance au seul concours panafricain qui fait aujourd’hui la fierté du monde noir en matière de création chorégraphique. Ces Premières Rencontres de la Création Chorégraphique Panafricaine, lancées à Luanda (Angola) en 1995, ont depuis été transformées en biennale par l’AFAA (le bras culturel du ministère français des Affaires étrangères).
Alphonse Tierou est l’initiateur de la Danse Dooplé, une nouvelle approche de la danse africaine, basée sur un vocabulaire gestuel qui comprend les dix mouvements de base, communs à tout le continent africain. La Danse Dooplé donne un nouveau souffle à la création chorégraphique africaine et à son enseignement.