L’entrée de l’art africain au Louvre, en avril 2000, a permis à tout un chacun de porter un autre regard sur l’esthétique africaine. Mais que savons-nous de certaines attitudes corporelles évoquées par ces sculptures anciennes par rapport à la danse ?
Par rapport à l’analyse du mouvement ? Par rapport à l’histoire de l’art ?
Comment un danseur, un créateur, un artiste d’aujourd’hui peut – il travailler à partir de ces objets d’art ?
Il y a là une véritable attente. Bien entendu, ces interrogations ne sont que des pistes pour une recherche.
Il est irresponsable de penser que l’enseignement de la danse africaine n’est qu’une affaire de « force de jarrets et de mollets »… au mépris de la réflexion, de l’imagination et de la création.
Ne nous laissons pas séduire par l’ignorance des uns et la malveillance des autres qu’on voit toujours unies par un lien mystérieux dans la plupart des jugements que nous voyons porter sur tout ce qui a trait à la danse africaine.
L’Afrique n’est ni un campement, ni un village, ni une ville, ni un pays, mais un continent. Par ailleurs,
L’Afrique d’hier n’est pas l’Afrique d’aujourd’hui et ne sera pas l’Afrique de demain. La danse et la création africaines doivent, dans une certaine mesure, être le miroir de ces réalités.
On sait depuis Alexis de Tocqueville qu’« une idée simple mais fausse est plus facile à répandre qu’une idée vraie mais complexe ». Prenons nos distances avec les personnes physiques et morales dont les analyses du « mal africain » tendent à nier au continent le droit à toute modernisation, à toute évolution, à toute innovation comme s’il devait rester un musée des traditions du passé.
Emmenons la danse africaine sur le chemin de la création et du futur.
Alphonse TIEROU